La FAFT Travel Rule - maintenant aussi pour les fournisseurs de services cryptographiques ?
Conformément au règlement relatif aux informations accompagnant les virements de fonds (règlement UE) 2015/847, "TFR"), les prestataires de services de paiement sont tenus de fournir des informations sur l'émetteur et le bénéficiaire des paiements lors des virements de fonds. Cette "Travel Rule" garantit une mise en œuvre uniforme des exigences de la FAFT pour les prestataires de services de paiement dans toute l'UE. Jusqu'à présent, le règlement ne s'applique toutefois qu'au transfert de fonds, c'est-à-dire. Les pièces de monnaie, les billets de banque, la monnaie scripturale ou la monnaie électronique - mais pas les crypto-monnaies.
Cela pourrait bientôt changer.
Après que la FAFT a mis à jour ses recommandations concernant les crypto-monnaies et les fournisseurs de crypto-services en octobre dernier, l'Union souhaite maintenant suivre. En juillet 2021, la Commission avait déjà publié une proposition d'extension du règlement sur les transferts de fonds. Le 1er avril 2022, le Parlement européen a finalement présenté ses propositions de modification du nouveau règlement (appelé "TFRE").
Impact futur sur le monde de la cryptographie
L'approbation du nouveau règlement TRF-E entraînera de nombreux changements dans le domaine de la cryptographie. Nous en avons résumé les points essentiels ci-dessous :
Elle oblige les prestataires de services cryptographiques tels que les cryptobourses à signaler chaque transaction aux autorités. Les données telles que le nom, l'adresse, la date de naissance et le numéro de compte de l'expéditeur et du destinataire des paiements doivent être transmises. Toutes les transactions cryptographiques doivent être concernées par l'obligation de déclaration. Certes, la recommandation de la FAFT n'inclut que toutes les transactions cryptographiques dépassant un seuil minimal de 1.000 euros, mais la Commission européenne veut aller encore plus loin : elle souhaite introduire un seuil de zéro euro. La raison en serait que les petites transactions cryptographiques sont souvent utilisées pour le financement du terrorisme ou le blanchiment d'argent. Un seuil de zéro euro permettrait de garantir une traçabilité complète de toutes les transactions et d'éviter une telle échappatoire pour les activités illégales.
En outre, il est essentiel de mettre en place un processus KYC efficace pour identifier et vérifier les clients. Pour les fournisseurs de services de cryptographie, cela peut signifier que des adaptations sont nécessaires au sein de l'entreprise pour respecter les exigences de la Travel Rule. Cela peut représenter un surcroît de travail pour les entreprises. Pour les petites entreprises de cryptographie en particulier, les coûts supplémentaires engendrés par la mise en œuvre d'un processus KYC peuvent être une raison de délocaliser leur entreprise en dehors de l'UE.
Pour les clients des entreprises de cryptographie, la mise en œuvre du TFR-E peut entraîner des retards dans le traitement des transactions. Étant donné qu'il faut attendre que le processus KYC soit entièrement terminé avant d'exécuter les transactions, d'éventuels reports sont tout à fait envisageables. En outre, de nombreux clients sont critiques à l'égard de la traçabilité complète des transactions évoquée plus haut, car elle laisse peu de place à l'anonymat.
Rien n'est encore définitif.
Les détails précis du TFR-E, comme par exemple l'introduction éventuelle d'un seuil minimal pour les transactions à déclarer ou le traitement des portefeuilles détenus à titre privé, sont encore en discussion. Toutefois, étant donné que l'objectif de l'introduction du nouveau règlement est de se conformer aux lignes directrices de la FAFT, on ne s'attend plus à des changements fondamentaux. Actuellement, l'Union européenne n'a pas encore approuvé la proposition. Chez CURENTIS, nous sommes impatients de connaître les détails de la réglementation renforcée dans le domaine de la cryptographie et nous vous tiendrons au courant.