Augmentation massive du volume des communications parmi les notaires : L'ordonnance GwGMeldV-Immobilier porte ses fruits
07 décembre 2021
En 2020, avec un total de 144 000 déclarations de soupçons de blanchiment d'argent, le volume total des déclarations a augmenté d'environ 25 % par rapport à l'année précédente (2019). C'est ce qu'a révélé le rapport annuel 2020 publié par la Financial Intelligence Unit (FIU).
L'année dernière, le nombre de déclarations de soupçons reçues de notaires, qui font partie des groupes d'obligés dans le secteur non financier, a été frappant. Alors que les années précédentes, en 2018 et 2019, seules 8 et 17 déclarations de soupçons avaient été transmises par des notaires, ce nombre a augmenté en 2020 pour atteindre un total de 1 629 déclarations. Les notaires sont ainsi le groupe d'obligés dont le taux d'augmentation est le plus élevé en pourcentage en 2020 (9 400 %).
Quelle est la raison de cette énorme augmentation ?
L'augmentation massive du nombre de déclarations de soupçons déposées par les notaires est directement liée à l'entrée en vigueur, le 1er octobre 2020, de l'ordonnance relative aux faits soumis à déclaration en vertu de la loi sur le blanchiment d'argent dans le secteur immobilier. L'ordonnance GwGMeldV-Immobilien renforce les obligations de déclaration de certains professionnels, y compris les notaires, en cas de transactions liées à des opérations immobilières. Ceux-ci sont tenus par le GwGMeldV-Immobilien de déclarer à la FIU les faits marquants qui indiquent un lien possible avec le blanchiment d'argent. Les avocats, les conseillers fiscaux, les experts-comptables, les agents en brevets et les agents immobiliers, entre autres, sont également tenus de signaler les faits suspects en vertu de la GwGMeldV- Immobilien. Certes, l'augmentation du volume des déclarations parmi ces groupes d'obligés n'a pas été aussi considérable que pour les notaires, mais le nombre de déclarations de soupçons déposées a tout de même augmenté ici aussi. Dans le groupe des agents immobiliers, par exemple, le nombre de déclarations de soupçons reçues est passé de 84 en 2019 à 135 en 2020.
Auparavant, le nombre de déclarations de soupçons reçues, notamment de la part des notaires et des avocats, était comparativement faible. En raison de leur obligation de secret professionnel, les notaires n'étaient auparavant tenus de faire une déclaration de soupçon que s'ils avaient concrètement connaissance de l'existence d'un blanchiment d'argent.
Parmi ces obligés, le nouveau règlement a suscité quelques critiques, certains professionnels concernés estimant qu'il n'était pas compatible avec l'obligation de secret professionnel en vigueur. Il y a même eu un recours en urgence contre l'obligation de déclaration en cas de soupçon de blanchiment d'argent. La demande a été rejetée par le tribunal administratif, qui a reconnu que l'obligation de déclaration était compatible avec l'obligation de secret professionnel. Le rejet de la demande était fondé sur les obligations de communication et d'information en vigueur dans différents domaines, auxquelles les notaires sont soumis et qui sont juridiquement supérieures à l'obligation de secret professionnel. De même, selon le règlement professionnel des avocats, l'obligation de secret professionnel ne s'applique pas dans les cas où d'autres dispositions légales autorisent des exceptions.
L'ordonnance entrée en vigueur a pour objectif de promouvoir la prévention du blanchiment d'argent dans le secteur immobilier ainsi que de renforcer la saisie des fonds incriminés. Selon des études, jusqu'à 30 milliards d'euros sont blanchis chaque année sur le marché immobilier en Allemagne. Le GwGMeldV-Immobilien fait partie des mesures visant à contrer cette situation et à lutter contre la criminalité dans le secteur immobilier.
Source : Les avocats et les notaires doivent signaler les transactions immobilières suspectes (beck.de)
Douane en ligne - Communiqués de presse - Rapport annuel 2020 de la CRF