NOUVELLES EXIGENCES DE LA BAFIN : CHANGEMENTS DANS LA GESTION DES RISQUES SELON LA LOI SUR LE BLANCHIMENT D'ARGENT
Les notes d'interprétation et d'application actualisées de la loi sur le blanchiment d'argent apportent des nouveautés et des compléments importants. Nous proposons ci-dessous un résumé concis des principaux changements dans le domaine de la gestion des risques.
Gestion des risques - Renforcer la responsabilité dans la gestion d'entreprise
Le BaFin a renforcé les exigences en matière de gestion des risques des entreprises dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent. L'une des principales nouveautés est l'obligation de désigner expressément un membre de la direction comme responsable de la bonne gestion des risques. Cette mesure vise à garantir que la gestion des risques n'est pas seulement mise en œuvre de manière opérationnelle, mais qu'elle est fermement ancrée dans la gestion de l'entreprise. L'obligation de rendre compte de la gestion des risques de blanchiment d'argent est ainsi renforcée.
Des règles particulières s'appliquent aux succursales d'établissements financiers d'autres pays de l'UE. Dans ces cas, le représentant permanent de droit commercial doit assumer la responsabilité conformément à la loi sur le blanchiment d'argent (GwG). Cela garantit que les succursales étrangères sont également soumises aux mêmes exigences élevées en matière de gestion des risques.
Ces changements augmentent considérablement la charge organisationnelle des entreprises. Les petites entreprises en particulier, qui n'avaient jusqu'à présent pas de responsable explicite de la gestion des risques, doivent désormais allouer des ressources supplémentaires. Le transfert de responsabilité à un membre de la direction signifie en outre que la direction doit être directement impliquée dans la gestion et le contrôle des risques de blanchiment d'argent. Cela peut conduire à un renforcement du contrôle interne, mais aussi à une augmentation de la charge administrative. Les entreprises doivent revoir leurs structures internes et définir clairement les responsabilités en matière de gestion des risques. La direction doit être davantage impliquée dans les processus, ce qui entraîne une responsabilité et un investissement en temps accrus. La documentation et les rapports sur le respect des nouvelles exigences exigent un contrôle plus intensif et une vérification régulière des processus de gestion des risques.
Analyse des risques - Précision des exigences en matière d'analyse et de surveillance
Outre le renforcement de la gestion des risques, le BaFin a également précisé les exigences en matière d'analyse des risques. Le nouvel AuA met particulièrement l'accent sur la prévention du financement du terrorisme, qui est désormais explicitement séparée de la lutte contre le blanchiment d'argent. Afin de clarifier cette distinction, l'obligation d'effectuer des analyses de risques séparées pour les deux domaines a été introduite.
Toutefois, pour une évaluation des risques bien fondée, il ne suffit pas de prendre en compte les sources générales de danger. Les entreprises doivent recenser systématiquement les facteurs de risque spécifiques au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Cela inclut les facteurs de risque énumérés dans les annexes 1 et 2 de la LBA, ainsi que les conclusions de l'analyse nationale des risques et d'autres sources d'information pertinentes. L'objectif est de s'assurer que les entreprises ont une compréhension globale de la menace.
Une séparation claire des domaines de risque est particulièrement indispensable en ce qui concerne le financement du terrorisme, car celui-ci est souvent alimenté par des sources légales et nécessite donc un examen séparé. En outre, les entreprises sont tenues de mettre régulièrement à jour leurs analyses de risques. Les nouveaux développements, les tendances et les informations ad hoc doivent être pris en compte en permanence dans l'évaluation, de sorte qu'une analyse unique ne suffit plus.
Un autre aspect important est la vérification de l'efficacité des mesures de sécurité existantes. Les entreprises doivent évaluer si des risques résiduels subsistent malgré les mesures en place et, le cas échéant, prendre des mesures supplémentaires. Si des points faibles sont identifiés, des mesures correctives doivent être prises immédiatement. Il peut s'agir aussi bien d'ajustements de l'activité commerciale que de modifications de la stratégie de risque ou des mécanismes internes de protection.
En fin de compte, la BaFin exige que les entreprises développent des mesures de prévention ciblées sur la base de leur analyse des risques. Ces mesures ne doivent pas rester statiques, mais doivent être régulièrement contrôlées et, le cas échéant, adaptées. Une mesure n'est considérée comme efficace que si elle est adaptée aux risques spécifiques de l'entreprise et s'il est prouvé qu'elle contribue à réduire les risques de blanchiment d'argent. Les entreprises doivent considérablement affiner et adapter leurs processus d'analyse des risques, ce qui entraîne une augmentation du travail de collecte et d'évaluation des données. L'obligation d'actualiser régulièrement l'analyse exige un processus de surveillance continu et une adaptation dynamique des mesures. La séparation explicite des risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme entraîne une documentation plus détaillée et éventuellement des contrôles internes supplémentaires. La vérification de l'efficacité des mesures de protection nécessite une plus grande implication des services de conformité et de gestion des risques, ce qui augmente les ressources nécessaires.
Conclusion
Les directives révisées de la BaFin renforcent considérablement les exigences imposées aux entreprises en matière de prévention du blanchiment d'argent. L'introduction d'une responsabilité clairement définie pour la gestion des risques au niveau de la direction augmente l'obligation de rendre des comptes et nécessite des adaptations structurelles au sein des organisations. Parallèlement, les nouvelles exigences en matière d'analyse des risques exigent une évaluation plus détaillée et continuellement mise à jour des risques, ce qui augmente la charge administrative et opérationnelle.
Les entreprises doivent donc revoir leurs processus internes, optimiser leurs systèmes de surveillance des risques et veiller à ce que leurs mesures soient toujours adaptées aux menaces actuelles. Toutefois, malgré les exigences accrues, la réglementation précisée offre également des opportunités : les entreprises qui mettent en œuvre des systèmes et des processus efficaces à un stade précoce peuvent améliorer leurs normes de sécurité à long terme et minimiser les risques réglementaires.