IReF- La réorientation du système de reporting pour les banques de la zone euro
L'Integrated Reporting Framework (IReF) est une initiative de la Banque centrale européenne (BCE) visant à consolider et à normaliser le système de reporting pour les banques de la zone euro. CURENTIS examine l'état actuel de l'initiative ainsi que le point de vue des établissements de crédit sur le changement.
Les banques sont soumises à un grand nombre d'obligations de déclaration, dont le respect entraîne des frais administratifs et de personnel élevés. Ainsi, les banques de l'Eurosystème doivent transmettre aux autorités de surveillance différentes déclarations statistiques telles que les statistiques mensuelles de bilan (BSI), les statistiques sur les taux d'intérêt des IFM (MIR), les statistiques sur les investissements de portefeuille (Securities Holdings Statistics (SHS)) et les statistiques sur les données de crédit (AnaCredit). Dans ces enquêtes statistiques, des informations parfois identiques sont déclarées plusieurs fois par les établissements. L'IRef devrait être la solution à long terme à ce problème et entrer en vigueur à partir de 2027 .
Objectif
Ainsi, IReF vise à réduire la charge de déclaration statistique pour les banques en appliquant le principe "collect data only once". A cette fin, les obligations de déclaration existantes doivent être regroupées dans un cadre de déclaration uniforme et standardisé afin d'éviter les doubles déclarations ou les divergences entre les différentes déclarations et les prescriptions spécifiques aux pays. Pour ce faire, les quatre principales enquêtes statistiques (statistiques sur les données de crédit (AnaCredit), statistiques sur les investissements de portefeuille (Securities Holdings Statistics (SHS)), statistiques de bilan mensuelles (BSI) et statistiques sur les taux d'intérêt des IFM (MIR)) seront, dans un premier temps, regroupées dans un seul règlement, en combinant les obligations de déclaration sur une base hautement granulaire (base crédit individuel, base titre individuel, base client individuel). En outre, les banques ne sont plus tenues d'appliquer des procédures de déclaration différentes, puisque des données brutes sont collectées dans le cadre de l'IReF au lieu de modèles trop prédéfinis. Le Système européen de banques centrales (SEBC) s'efforce en outre de normaliser ce règlement au niveau transnational, tout en tenant compte des obligations de déclaration nationales nécessaires.
Avantages
L'Integrated Reporting Framework doit avant tout réduire la charge de travail des banques et donc entraîner des économies de coûts et des gains d'efficacité. Les obstacles existants dans le domaine du reporting, tels que les doubles déclarations et les divergences entre différentes déclarations, doivent être supprimés grâce à l'Integrated Reporting Framework. Outre les banques, les destinataires, par exemple, peuvent également profiter de la nouvelle réglementation : Ainsi, l'un des grands avantages des données standardisées au niveau transnational est la meilleure comparabilité entre les banques.
Horaire
Actuellement, le projet IReF se trouve dans la "phase d'investigation", au cours de laquelle, entre autres, les conditions cadres juridiques et opérationnelles sont harmonisées et un schéma de rapport standardisé (IReF collection layer) ainsi qu'un schéma de rapport étendu (extended technical layer) pour les exigences nationales sont élaborés. L'IReF ne devrait pas entrer en vigueur avant 2027.
Analyse coûts-bénéfices
En raison de la complexité de l'IReF visée et de son contenu possible, les autorités concernées sont en contact permanent avec le secteur bancaire et d'autres parties prenantes pertinentes. Les analyses coûts-avantages (CBA) font notamment partie de ces échanges continus. Ainsi, une première ACB a déjà été réalisée en novembre 2020 afin d'évaluer, en collaboration avec les banques, les effets possibles de l'IREF. Une analyse coûts-avantages (cCBA) complémentaire à partir de novembre 2023 a permis, grâce à une large participation des banques de toute l'UE, de clarifier les avantages et inconvénients possibles du cadre susmentionné. 287 établissements ont participé à cette cCBA, dont les résultats ont été publiés en avril 2024. L'extension de l'IReF à des exigences de déclaration spécifiques à chaque pays, un rapprochement avec FINREP solo ainsi que des aspects analytiques et opérationnels supplémentaires ont notamment été examinés.
Résultats
La principale conclusion de l'analyse coûts/bénéfices est l'écho positif d'une obligation de déclaration centralisée et standardisée. Il en ressort notamment qu'une grande partie des banques participantes ne sont pas opposées à une collecte de données granulaire, car cela permet de simplifier la procédure de déclaration. En revanche, la plupart des banques voient d'un œil critique les exigences de déclaration spécifiques à chaque pays, car elles entraînent souvent un surcroît de travail considérable. Un rapprochement étroit entre les données IReF et FINREP est également considéré comme avantageux par de nombreuses personnes interrogées, car il permet un reporting plus efficient et plus efficace, même si des voix critiques s'élèvent quant à la complexité et aux coûts d'un tel rapprochement. Ces derniers demandent une approche proportionnelle afin de minimiser les coûts et les défis d'un tel rapprochement. Un autre point sensible de l'ABCD est la déclaration d'informations granulaires sur les crédits immobiliers. Il existe déjà différentes approches nationales en matière de déclaration des crédits immobiliers, y compris des indicateurs macroprudentiels. L'IReF pourrait certes introduire une mise en œuvre standardisée dans ce domaine, mais la majorité des banques interrogées estiment que les avantages sont trop faibles par rapport aux coûts élevés.
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