Notations ESG : le Conseil et le Parlement parviennent à un accord
Le 5 février, le Parlement européen et le Conseil ont pris une première décision provisoire sur la réglementation des notations ESG. Mais que sont exactement les notations ESG ? Et dans quelle direction va la réglementation ?
Notations ESG
Une notation ESG ou une évaluation ESG mesure l'exposition d'une entreprise aux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance. Certaines notations évaluent également les entreprises en fonction de leur impact sur l'environnement.
Les notations ESG aident les investisseurs à identifier et à comprendre les risques ESG financièrement pertinents au niveau des titres et des portefeuilles. Les notations reposent sur différentes approches, mais le plus souvent sur une approche bidimensionnelle qui mesure à la fois l'exposition d'une entreprise aux risques spécifiques à son secteur et la qualité de sa gestion des risques.
Contexte
Actuellement, les notations ESG sont encore une boîte noire. Ainsi, il n'existe pas encore d'approche uniforme, ce qui rend difficile la comparaison des notations. Il existe parfois de grandes divergences entre les différents schémas d'évaluation, ce qui fait que les entreprises sont très bien notées dans certaines notations et nettement moins bien dans d'autres (souvent sur la base d'un score ESG). De plus, certaines notations ESG donnent l'impression que les entreprises ont une gestion particulièrement durable, alors que ce n'est pas toujours le cas. Les autorités de surveillance telles que l'ESMA demandent donc une plus grande régulation du secteur, car le marché est jusqu'à présent largement non réglementé. De même, l'EBA exige explicitement dans les MaRisk actuelles la prise en compte des notations/scores ESG dans les opérations de crédit. Dans l'Union européenne, les premières discussions sur une réglementation plus stricte des différentes notations ont déjà eu lieu, avec en toile de fond l'importance croissante des notations ESG.
Proposition de réglementation de l'UE
Dès le 13 juin 2023, la Commission européenne a publié une première proposition de règlement "sur la transparence et l'intégrité des activités de notation de crédit dans les domaines environnemental, social et de la gouvernance (ESG)". En décembre 2023, le Conseil de l'UE s'est mis d'accord sur un mandat de négociation sur les notations ESG. L'accord préliminaire sur une proposition de réglementation des notations ESG qui vient d'être publié est le produit de cet accord.
Le nouveau cadre réglementaire vise à accroître la fiabilité et la comparabilité des notations ESG en améliorant la transparence et l'intégrité des activités des fournisseurs de notations ESG, en rendant les notations plus comparables et en évitant les conflits d'intérêts potentiels. Les fournisseurs de notations ESG devront avant tout respecter un certain nombre d'exigences de transparence, notamment en ce qui concerne la méthodologie et les sources d'information, et les publier sur leur site web. L'implication de l'ESMA, qui autorisera et supervisera à l'avenir les fournisseurs de notations ESG, est indispensable à cet effet du point de vue de l'UE. Les agences non européennes qui souhaitent opérer dans l'UE devront également obtenir une confirmation de leurs notations ESG par un fournisseur de notations ESG agréé dans l'UE, une reconnaissance sur la base d'un critère quantitatif ou une inscription dans le registre européen des fournisseurs de notations ESG. Toutefois, les petits fournisseurs de notations ESG ne devraient pas payer de frais de surveillance à l'ESMA, mais devront respecter des principes généraux d'organisation et de gouvernance ainsi que des exigences de transparence vis-à-vis du public.
Un autre problème majeur identifié par l'UE est celui des conflits d'intérêts au sein des agences de notation ESG. De nombreux fournisseurs de notations ESG proposent également d'autres services tels que des notations de crédit, des indices de référence ou des conseils en investissement. Dans ce cas, la proposition actuelle prévoit une séparation des secteurs d'activité, y compris des mesures visant à réduire les conflits d'intérêts. En outre, l'UE exige le développement de procédures et de processus pour surveiller, gérer et divulguer les conflits d'intérêts potentiels.
L'accord politique provisoire doit encore être approuvé par le Conseil et le Parlement avant que la procédure d'adoption formelle puisse être lancée. Le règlement entrera en vigueur 18 mois après son entrée en vigueur.
Nous vous aidons à répondre à toutes les exigences concernant les réglementations ESG à venir et existantes. Vous avez des questions sur l'intégration des données de durabilité ou sur l'identification des risques ESG ? Contactez-nous personnellement à l'adresse suivante : www.curentis.com