Le GAFI publie la première étude d'efficacité de la quatrième évaluation par pays
Sur la base du quatrième cycle d'évaluations mutuelles des pays membres du GAFI et d'autres pays (206 pays au total) concernant la mise en œuvre de mesures de prévention du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme, le GAFI a publié le 19.04.2022, sous la direction allemande de Michael Pleyer, la première étude d'efficacité.
Les évaluations mutuelles ont déjà lieu depuis 2013 et mettent en lumière la mise en œuvre des 40 recommandations du GAFI en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Les évaluations prévoient l'examen de documents soumis ainsi que des visites sur place dans les pays. Des entretiens avec des acteurs des autorités et du secteur privé sont également menés et un rapport sur le pays est ensuite rédigé, avec des recommandations d'actions. Le GAFI examine les méthodes de blanchiment d'argent et de lutte contre le financement du terrorisme sur la base d'une norme. Si des déficits importants dans la prévention du blanchiment d'argent et du terrorisme sont découverts, le pays est inscrit sur la liste des pays du GAFI. Plus de 200 pays se sont engagés à mettre en œuvre ces normes et à prévenir les nouveaux risques. Le GAFI surveille les pays qui présentent des lacunes en matière de prévention du blanchiment d'argent et demande des comptes à ceux qui ne les respectent pas. Il en a résulté des recommandations sous la forme d'une liste de pays. Cette liste est une exhortation adressée aux autres États pour qu'ils appliquent des mesures de vigilance particulières aux pays qui s'y trouvent. De même, c'est une invitation claire aux pays figurant sur la liste à améliorer sensiblement leur lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Le quatrième cycle d'évaluation a mis l'accent sur l'efficacité et l'adéquation des activités de LBC/FT afin d'évaluer si elles fournissent un cadre juridique et institutionnel solide.
Depuis 2012, date de la publication des recommandations du GAFI, la proportion de pays ayant transposé les recommandations dans des actes législatifs a augmenté de 40 % pour atteindre 76 % de l'ensemble des pays participants. Les évaluations montrent que les pays étudiés sont conscients du risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme et qu'ils adoptent des règlements juridiques afin de créer un cadre pour la lutte et la prévention de ces activités illégales. Néanmoins, la transparence concernant les ayants droit économiques des sociétés fait largement défaut, en particulier pour les sociétés boîtes aux lettres. Un registre de transparence est ici l'exigence concrète formulée par le GAFI.
Selon les résultats du GAFI, le secteur privé, en particulier les grandes banques multinationales et autres institutions financières, sont conscients du risque et étendent leurs activités de lutte contre le blanchiment d'argent. En revanche, selon le GAFI, les autres acteurs du secteur privé, tels que le secteur immobilier, les conseillers fiscaux et les comptables, mais aussi les notaires, ont une faible compréhension des risques liés au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. De ce fait, l'efficacité des activités de LBC/FT est plutôt faible à modérée dans 97% des pays.
Les unités pénales et d'investigation, comme la FIU (financial intelligence unit, en Allemagne une branche des douanes), sont majoritairement présentes dans les Etats. L'extension et la spécialisation des poursuites administratives peuvent néanmoins être développées. Par ailleurs, le GAFI a constaté que les affaires transfrontalières et les sociétés boîtes aux lettres restent un défi pour la lutte contre le blanchiment d'argent au sein de ces institutions officielles.
Le GAFI salue les efforts déjà réalisés au cours des dix dernières années dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Il rappelle également que les pays ayant un faible taux d'efficacité doivent faire davantage et que la mise en œuvre des normes du GAFI ne se limite pas à cocher des cases, mais qu'il s'agit de poursuivre activement la lutte contre le blanchiment d'argent et le terrorisme.
Documents - Groupe d'action financière (GAFI) (fatf-gafi.org)